Pratique, robuste et confortable, le pantalon de travail n’a pas son pareil pour séduire les hommes et les femmes ! Outre son utilité fonctionnelle sur un chantier, dans un garage, dans une exploitation agricole ou encore simplement pour bricoler ou jardiner à la maison… Ce vêtement de la classe ouvrière est de toutes les collections et de toutes les tendances en 2022. Pourquoi un tel engouement vis-à-vis de ce pantalon et bleu de travail ? Laissez-nous vous raconter son histoire.
Bleu et pantalon de travail mixte : des vêtements « workwear » à prix d’or
La jeune génération urbaine et les designers actuels se l’arrachent aujourd’hui, parfois à des prix relativement élevés. Allant parfois jusqu’à plusieurs centaines d’euros pour un simple pantalon de travail ou un bleu, 2022 pourrait être l’année de son grand retour !
Pourtant, ce ne fut pas toujours le cas puisque ce pantalon essentiellement masculin du début du XXe siècle, (tel qu’on le connait aujourd’hui), servait principalement à aller à l’usine ou sur les chantiers.
En effet, composé d’une blouse (que l’on appelle aussi bourgeron), d’un pantalon ou d’une cotte pour la partie basse ou encore sous forme de combinaison, celui-ci permettait notamment aux travailleurs de la classe populaire, de se protéger un peu d’éventuelles blessures.
Sécurité oblige donc, c’est ainsi que les principaux secteurs des industries et de la mécanique, vont alors en équiper tout leur personnel dès 1910.
Des vêtements homme pratiques et confortables
Taillé et conçu de manière hyper pratique, avec des grandes poches pour y ranger divers outils… Et la plupart du temps en moleskine (une matière qui résiste aux brûlures et aux frottements)… Le pantalon de travail et le bleu vont alors se démocratiser par la suite.
Charlie Chaplin en portait déjà un en 1932, dans son film « Les temps modernes« … De même que sur la fameuse photo mythique d’un « Déjeuner au-dessus de Manhattan » ou « Lunch a top a Skyscraper » où on les aperçoit également sur des hommes assis sur une poutrelle métallique.
Cette image créée pour le Rockefeller Center, parue dans le « New York Herald Tribune« , était destinée à faire vendre des espaces de bureau dans cet immense immeuble Art déco.
Clopes au bec et bleu de travail sur le dos, c’est dire ô combien à cette époque, les travailleurs de l’acier utilisaient ces uniformes robustes pour réaliser le rêve américain !
Pourquoi le pantalon et bleu de travail sont-ils bleus ?
Mais pourquoi sont-ils bleus ? Pour répondre à cette question, tout comme le jean et quelques autres vêtements de travail, le pantalon ou le bleu de travail doit sa couleur bleue aux colorants de synthèse qui se systématisent dès la fin du XIXe siècle.
Ce sont notamment les bleus de cuivre qui permettent de colorer à cœur, les fibres du vêtement. Une couleur économique et peu chère s’il en est car elle nécessite assez peu de chimie, à la base.
Celle-ci deviendra d’ailleurs l’emblème de la classe ouvrière dans l’imaginaire collectif puisqu’on la voit partout dans les rues, pendant les manifestations de Mai 68 mais aussi dans celles des manifestantes féministes, 50 ans plus tard.
Symbole de lutte ouvrière ou de lutte des étudiants, le bleu du pantalon de travail va devenir ainsi un vêtement transfuge, des cols bleus contre les cols blancs.
Années 60/70 : fin d’un uniforme repérable de près comme de loin
Cependant, à partir des années 60/70, les ouvriers ne vont plus s’identifier autant dans cet uniforme trop repérable de près, comme de loin. D’autant plus que certains vont largement préférer cette fois-ci, plutôt le gris à la couleur bleue traditionnelle.
Dès lors que ces travailleurs vont délaisser la veste, le pantalon ou la combinaison de travail… Les stylistes et les modistes de l’époque vont aussitôt s’en emparer pour en faire des pièces stylées et contemporaines.
C’est ainsi que dès 1980, Marithé et François Girbaud, stylistes de renom, vont lancer leurs premières collections à base de bleu de travail. Mais pas seulement. Le photographe new-yorkais Bill Cunnigham, par exemple, ne le lâchera plus jamais non plus, jusqu’à la fin.
Un bleu de travail streetwear et urbain
Il faudra attendre ensuite les années 2010, pour voir cet uniforme ressurgir en version « streetwear » des placards. La tendance étant aux friperies et aux surplus militaires, il va s’en dire que la récupération ou le recyclage de ces bleu de travail paraissait du coup, évidente.
Remis au goût du jour dès 2011, les créateurs s’en donnent alors à coeur joie en faisant de ces pièces (non utilisées dans le milieu professionnel), des produits plus confortables et plus fashion que jamais !
Les grandes enseignes grand public s’en emparent également et valorisent ainsi petit-à-petit le vêtement de travail.
Le « fast fashion » n’ayant plus la cote, il va vite être supplanté par le « workwear« , un vêtement de travail que les « urbains » adorent pour sortir dans la rue.
Quand l’engouement pour le recyclage a la cote
Autrement dit, derrière l’engouement récent pour le pantalon ou le bleu de travail, se cache en définitive, l’attrait pour le « Made in France« , la mode du vintage, de même que celle du recyclage ou de la seconde main.
D’autre part, n’oublions pas que nos parents, tout comme nos grand-parents possèdent très certainement encore, l’un de ces vêtements dans leur garde-robe.
En effet, ils sont encore nombreux ceux qui l’endossent pour aller bricoler, jardiner ou encore pour aller au boulot. Pas question de se salir ou d’abîmer les autres habits ! Le pantalon et bleu de travail restent quoique l’on en pense, des vêtements résistants et pratiques à utiliser.
Par conséquent, si les jeunes d’aujourd’hui portent de plus en plus ces fringues, c’est aussi quelque part, pour se glisser dans la peau de leurs aînés. Et peu importe qu’ils flottent ou nagent dedans, c’est avant tout un héritage et une reconnaissance qu’ils aiment endosser par-dessus tout.
La haute couture et les grands couturiers ne sont pas en reste
Quant à la haute couture et aux grands couturiers… Ils ne sont pas à la traîne eux-aussi. En effet, souvenez-vous par exemple, du dernier défilé de Jean-Paul Gaultier où tout le monde l’a vu mettre fin à sa carrière de styliste, habillé d’un simple bleu de travail, composé d’une combinaison.
Si ça ce n’est pas de la reconnaissance ?…
Sauf que bien évidemment, les prix de ces nouveaux modèles ont eux-aussi flambé ! Devenus des produits très « urbains » et quelque peu embourgeoisés, les pantalons et bleu de travail profitent donc désormais, à ceux qui peuvent se les offrir.
D’autre part, ces « uniformes », maintenant revisités et détournés de leur origine, n’ont plus rien à voir avec leurs fonctions premières.
Du coup, on peut se demander si le fameux « bleu de travail » ne serait pas au fond, qu’un abus de langage. Qu’en pensez-vous ?…
En attendant, dites-nous si vous avez vous-même personnellement un pantalon et bleu de travail ? Et si oui, pourquoi ? Allez, on vous attend dans les commentaires.
A de suite !
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